Trois grandes régions d’accueil pour les étudiants asiatiques et océaniens
La mobilité étudiante originaire d’Asie et d’Océanie, qui a crû de 28 % entre 2017 et 2022, se retrouve principalement dans trois grandes zones de destination, à parts égales : l’Europe (34 %), les Amériques (33 %) et l’Asie-Océanie elle-même (31 %). Pour la première fois, l’Europe se trouve en tête, devançant les Amériques en part d’étudiants asiatiques et océaniens accueillis.
Cette mobilité y a crû de 51 % entre 2019 et 202216, tandis qu’elle a baissé dans les deux autres principales zones de destination (Amériques, -3 % ; Asie-Océanie, -9 %). En étudiant de plus près la croissance de la mobilité vers l’Europe, on observe qu’elle se dirige essentiellement vers les pays d’Europe non communautaires, en nette progression de 73 % entre 2019 et 2022, contre 19 % pour l’Union européenne. Un peu moins nombreux à se rendre aux USA (10 %), les étudiants asiatiques et océaniens ont en revanche fait l’objet d’une stratégie offensive du Royaume Uni, qui lui permet d’afficher une croissance de 72 % du nombre d’étudiants de cette zone sur la période.
L’Australie, 3e destination des étudiants asiatiques et océaniens, voit une diminution significative des effectifs de cette région : -27 % entre 2019 et 2022, un repli qui inquiète les universités du pays, dont les ressources propres dépendent des frais de scolarité acquittés par ces étudiants.
En Union européenne, l’Allemagne, désormais seul grand pays d’accueil ne pratiquant pas de frais de scolarité plus élevés pour les étudiants non communautaires, connaît une croissance des inscriptions des étudiants d’Asie et d’Océanie de 57 % entre 2017 et 2022, portée avant tout par l’essor du contingent indien.
Un sous-continent indien moteur des mobilités mondiales
Si l’Inde se détache, par la progression de ses effectifs qui la rapprochent progressivement de la Chine, en tête des pays d’origine (accéder à la page), c’est véritablement tout le sous-continent indien (incluant le Népal, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka, le Bhoutan et les Maldives) qui occupe une place de plus en plus importante dans la mobilité mondiale, avec près de 900 000 étudiants mobiles dans le monde (+32 % entre 2019 et 2022). La mobilité de ce sous-continent a véritablement explosé au Royaume-Uni, avec une croissance de 344 % entre 2019 et 2022, et des effectifs venant frôler ceux présents aux États-Unis, 1er pays de destination (respectivement 171 000 et 182 000 étudiants de la sous-région accueillis). Elle a par ailleurs fortement progressé en Allemagne (+77 %) et au Canada (+45 %), mais baissé en Australie (-19 %) sur cette période.
Reprise des mobilités intra-asiatiques
Les mobilités d’Asie et d’Océanie à destination de l’Asie progressent de 19 % entre 2019 et 202217, c’est la 2e progression la plus forte après l’Europe non communautaire. On observe une percée de la Corée du Sud, 6e destination de ces étudiants, en croissance de 24 % sur trois ans, qui se développe comme destination relativement bon marché aux débouchés professionnels importants. Plus encore, la Malaisie, 9e destination, aux effectifs croissant de 69 % sur la période, connaît un net regain, particulièrement entre 2021 et 2022, confortant sa position de hub régional. Les effectifs inscrits au Japon, 7e destination des étudiants de la région, baissent de 3 % entre 2019 et 2022, mais le pays œuvre depuis à développer son accueil à l’instar des deux précédents18.
16 Nous retenons ci-après, sauf spécifié une analyse des évolutions sur trois ans, entre 2019 et 2022 dont la dynamique dans les pays et zones d’accueil est très contrastée.
17 La dynamique d’accueil en Asie diffère de celle en Océanie, cette dernière en recul, justifiant ce focus.
18 Pour des indications sur la Chine, en l’absence de données Unesco remontées par le pays, voir encadré dans cette page.
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