Dans le monde, une mobilité continuant de croître
Les données de la collecte mondiale réalisée conjointement par l’Unesco, l’OCDE et Eurostat (UOE) présentent une mobilité étudiante mondiale encore en croissance en 2020 : +4% sur un an, et +32% sur cinq ans.
L’effet de ralentissement dû à la pandémie de Covid-19 apparait pour certains pays (Australie, États-Unis) mais pas pour tous. L’Australie glisse ainsi de la 2e à la 3e place des pays d’accueil, devancée par le Royaume-Uni, lui-même derrière les États-Unis.
La croissance de la mobilité vers la France est inférieure à la croissance mondiale : +22% sur cinq ans, contre +32% en moyenne mondiale. Le pays se situe à la 6e place mondiale pour l’accueil des étudiants internationaux, derrière l’Allemagne, 4e, et le Canada, 5e. La publication des données de mobilité n’inclut plus la Russie cette année, du fait d’une méthodologie jugée inadéquate et du déclenchement de la guerre en Ukraine.
D’autres pays progressent fortement dans ce classement, la Chine (7e, +89% sur cinq ans) – à la veille de la fermeture du pays–, les Émirats arabes unis (9e, +194%), la Turquie (10e, +156%), la Corée du Sud (13e, +105%).
L’origine de la mobilité sortante est majoritairement asiatique. La Chine, dépasse désormais le million d’étudiants inscrits dans des formations diplômantes à travers le monde, le double du second pays d’origine, l’Inde. Le Vietnam, seulement 11e pays d’origine il y a cinq ans, est désormais à la 3e place, suivi par l’Allemagne et les États-Unis. La mobilité étudiante asiatique s’oriente d’abord vers le continent américain (37%), l’Asie-Océanie (33%), puis l’Europe (28%).
La France occupe la 6e position des pays d’origine avec 109 000 étudiants mobiles en 2020. Elle recule d’une place par rapport à 2019, derrière l’Allemagne, 4e, et les États-Unis, 5e, qui la dépassent de peu. Les principales destinations des étudiants français sont le Canada, la Belgique, le Royaume-Uni et la Suisse.
Une mobilité affectée par les crises
La mobilité étudiante reflète également des situations de crises, de conflits ou de guerres. Entre 2015 et 2020, le nombre d’étudiants syriens en mobilité a plus que doublé (+126%). En 2020, la Syrie est le 11e pays d’origine de la mobilité mondiale. La France est le 5e pays d’accueil des étudiants syriens, derrière la Turquie, l’Allemagne, l’Arabie saoudite et la Jordanie.
En 2022, la France a mis en place un plan d’urgence qui a permis à 2 215 étudiants ukrainiens de s’inscrire dans l’enseignement supérieur français depuis le début du conflit.
En Europe, le Brexit puis la pandémie de Covid-19 ont eu un impact net sur le programme Erasmus+ : en 2021, les mobilités étudiantes du programme sont en baisse de 20% par rapport à 2019-2020. L’Espagne reste le 1er pays d’accueil, devant l’Allemagne et la France, deux pays en ordre inverse par rapport à 2019-2020. La France redevient le 1er pays d’origine du programme, devant l’Espagne et l’Allemagne.
En France, une reprise nette des mobilités
En France, le seuil des 400 000 étudiants étrangers est franchi pour la première fois, rapprochant le pays de l’objectif des 500 000 étudiants étrangers en 2027. La croissance annuelle du nombre d’étudiants accueillis est la plus forte depuis 15 ans : +8%. C’est la mobilité d’échange – près de 7% du total des étudiants étrangers – qui progresse le plus rapidement (+46%), ce qui s’explique par des mobilités ajournées l’année précédente. La mobilité diplômante progresse de 6% sur la même année.
L’Île-de-France regroupe plus du tiers des étudiants étrangers dans le pays (35%), contre un quart de l’ensemble des étudiants en France, nationaux inclus (27%). Les régions suivantes en nombre d’étudiants étrangers inscrits sont l’Auvergne-Rhône-Alpes (12%), l’Occitanie (9%), le Grand-Est (8%) et les Hauts-de-France (7%). Entre 2016 et 2021, la mobilité étudiante progresse dans l’ensemble des régions de France, entre +11% dans le Grand-Est et +102% dans les DROM, avec une moyenne nationale de +21%.
Le nombre d’étudiants en mobilité croît depuis l’ensemble des régions d’origine sur un an, de +2% depuis l’Asie et l’Océanie à +51% depuis l’Amérique du Nord, avec +15% depuis l’Union européenne.
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient représentent la première zone d’origine des étudiants étrangers inscrits en France (29%), devant l’Europe (25%), l’Afrique subsaharienne (23%), l’Asie-Océanie (13%) et les Amériques (8%). Le top 5 des pays d’origine reste identique à celui de l’année universitaire précédente : Maroc, Algérie, Chine, Italie, Sénégal.
Les universités sont le type d’établissement le plus fréquenté par les étudiants étrangers, 65% d’entre eux y sont inscrits en 2021-2022, devant les écoles de commerce (14%), les écoles d’ingénieurs (7%), les formations du supérieur en lycée (STS et CPGE, 5%), et les écoles d’art et d’architecture (3%). Sur cinq ans, la mobilité progresse dans chacun de ces types d’établissements, avec des progressions supérieures à la moyenne dans les écoles de commerce (+104%), les lycées (+62%) et les écoles d’art et d’architecture (+34%).
À l’université, un étudiant étranger sur deux est inscrit au niveau licence (51%), 41% au niveau master et 8% au niveau doctorat. Les disciplines scientifiques et les lettres, langues et SHS, y sont le plus fréquemment étudiées, par respectivement 32% et 30% des étudiants étrangers.
La mobilité dans les écoles de commerce est particulièrement atypique : l’Asie-Océanie est la première zone d’origine dans ces établissements (30%, contre 13% tous types d’établissements confondus). Dans les écoles d’ingénieurs, on note la part significative d’étudiants de nationalité marocaine (21%), la première origine devant la Chine (10%) et la Tunisie (5%).
Devancée cette année par l’Allemagne, la France est la 4e destination mondiale d’accueil des doctorants internationaux. Ce niveau d’études est intrinsèquement international dans les écoles doctorales de France, avec 38% de doctorants étrangers, contre 13% tous niveaux confondus. Cependant, le niveau doctoral est le seul à connaître une baisse significative : -11% sur cinq ans.
Campus France — chiffres clés 2025