La mobilité étudiante en Asie-Océanie

La première zone des étudiants mobiles dans le monde

Cinq pays asiatiques figurent parmi le top 10 des principaux pays d’origine de la mobilité internationale diplômante : la Chine (1^re), l’Inde (2^e), le Vietnam (3^e), la Corée du Sud (7^e) et le Népal (8^e). Au total, 44% des étudiants en mobilité diplômante proviennent d’Asie-Océanie.
Quatre pays asiatiques constituent l’origine de près de trois quarts des flux d’étudiants d’Asie-Océanie en mobilité (73%). La Chine, à elle seule, compte pour 42% des étudiants asiatiques en mobilité. Sur cinq ans, la croissance des effectifs chinois en mobilité sortante (+37%) est légèrement plus faible que la moyenne en Asie-Océanie (+42%). Cela peut s’expliquer par une volonté de plus en plus affirmée du pays de retenir une partie des meilleurs étudiants qui partaient auparavant se former à l’étranger ainsi que par le ralentissement des départs dû à la Covid-19 en 2020. L’Inde (2^e), avec 516 200 étudiants sortants et le Vietnam (3^e, 132 600 étudiants sortants) doublent leurs effectifs sur cinq ans¹².

En raison d’une baisse de sa démographie, la Corée du Sud, 4^e pays d’origine de la zone, voit le nombre de ses étudiants en mobilité se contracter sur cinq ans (100 600 ; -8%). Elle est talonnée par le Népal, 5^e pays dont la mobilité progresse très rapidement (95 300 ; +135%).

Une mobilité principalement répartie sur trois continents

Les étudiants d’Asie-Océanie qui partent en mobilité diplômante se répartissent principalement dans trois grandes régions de destination : les Amériques (37%), l’Asie-Océanie elle-même (33 %) et l’Europe (28 %), l’accueil en Afrique du Nord et au Moyen-Orient restant très peu important (2%). Premier pays de destination, les États-Unis captent à eux seuls 28 % de la mobilité sortante de la zone, devançant l’Australie (16 %) et le Royaume-Uni (12%). La France est la dixième destination des étudiants de la zone : accueillant 2% des étudiants mobiles de la région, elle se classe troisième en Europe derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Dans le contexte d’une progression moyenne du nombre d’étudiants sortants depuis l’Asie-Océanie de 42% entre 2015 et 2020, plusieurs destinations semblent particulièrement attractives : le Canada (4^e pays d’accueil, +135 %), la Corée du Sud (6^e, +104%) et le Japon (7^e, +179%) connaissent les plus fortes augmentations parmi le top 10¹³. Hub régional, la Malaisie (8^e) perd en attractivité sur la période, avec une baisse de 15% des effectifs accueillis.

L’Asie-Océanie attire peu d’étudiants venant d’autres horizons : 83% des étudiants accueillis en sont originaires¹⁴. Par comparaison, en Europe seule la moitié (47%) des étudiants en mobilité viennent du vieux continent, et sur le continent américain seulement 21% des étudiants en mobilité sont eux-mêmes américains.

Des évolutions de fond des mobilités précipitées par la pandémie de Covid-19

Du fait des effets de la pandémie de Covid-19 et des tendances démographiques qui préexistaient, la mobilité chinoise pourrait déjà avoir atteint son pic en 2020, ce que les prochaines mises à jour des données Unesco permettront de vérifier. D’ores et déjà, selon des données nationales, les étudiants originaires de Chine baisseraient dans au moins trois des quatre principales destinations en 2021-2022, les États-Unis, l’Australie et le Canada (tandis que les données pour le Royaume-Uni ne sont pas encore disponibles)¹⁵. À l’inverse, portée par sa démographie dynamique et une aspiration croissante aux études à l’international, la mobilité des étudiants indiens repartirait à la hausse, notamment au Canada, devenant 1^er pays de destination de ces étudiants pour la première fois, ainsi qu’aux États-Unis, tandis qu’elle baisserait en Australie en 2021-2022.