La mobilité étudiante en Afrique du Nord et Moyen-Orient

Hub régional au Moyen-Orient

Parmi les plus de 500 000 étudiants en mobilité diplômante accueillis en ANMO en 2020, 92% l’étaient au Moyen-Orient et seulement 8% en Afrique du Nord¹⁷. 54% des étudiants accueillis dans la zone le sont aux Émirats arabes unis, désormais le poids lourd de la région, et 9^e pays d’accueil mondial. Mais l’absence de remontée de données à l’Unesco sur les origines des étudiants dans ce pays, ne permet pas d’analyser la composition de sa mobilité, augmentant de 194% sur cinq ans¹⁸. L’Arabie saoudite pèse pour 17% des étudiants accueillis. Onzième pays d’accueil mondial en 2015, le royaume n’est plus que le dix-septième en 2020, accueillant 6% d’étudiants de moins sur cette dernière année.

En 2020, près de deux tiers (65%) des étudiants en mobilité en ANMO proviennent eux-mêmes d’un pays de la zone¹⁹. Les trois premières origines des étudiants en mobilité en ANMO (hormis aux Émirats, voir supra) sont le Yémen, la Syrie et les Territoires palestiniens. Au-delà de la zone, parmi les 15 premières origines, l’ANMO attire des étudiants d’Afghanistan (4^e origine), du Pakistan (9e), du Mali (10e), du Soudan (11^e), d’Inde (13^e) et de Côte d’Ivoire (14^e). Une mobilité redessinée par la crise des réfugiés syriens.
 

Cinq premières destinations des étudiants syriens²⁰

Source : ISU, 2023.

Le continent européen est la première zone de destination des étudiants d’ANMO (en accueillant 59 %), devant la zone ANMO elle-même (18 %, en l’absence de données sur l’accueil aux Émirats) et le continent américain (16 %). En 2020, pour la première fois, la France est le 1^er pays de destination des étudiants mobiles d’ANMO. Les effectifs accueillis y ont crû de 25 % entre 2015 et 2020, mais c’est surtout la chute des États-Unis (- 24 %), ancienne première destination rétrogradée à la 3^e place, qui explique cette progression. La Turquie, où les effectifs accueillis ont crû de manière fulgurante (+ 317 % en cinq ans), talonne désormais la France, chaque pays accueillant 13 % des étudiants de la zone. Mais la composition de la mobilité dans chacun des deux pays diffère largement : près de la moitié des étudiants d’ANMO accueillis en Turquie sont Syriens, tandis que les pays du Maghreb sont fortement représentés en France (42 %), mais aussi le Liban (7 %).

L’accueil des étudiants d’ANMO en Allemagne a crû de façon très importante (+189% en cinq ans), notamment du fait de l’essor des étudiants syriens et iraniens, les deux premières origines, qui pèsent pour 30% des étudiants accueillis de cette zone. Nous pouvons également noter la croissance significative des effectifs qui y sont accueillis originaires de Tunisie (3^e pays d’origine d’ANMO, +146%), d’Égypte (4^e, +217%) et du Maroc (5^e, +67%).

Troisième pays d’accueil des étudiants de la zone il y a cinq ans, l’Arabie saoudite n’est plus que cinquième en 2020, du fait d’une croissance modérée (+17%), et ce, en dépit de l’afflux d’étudiants yéménites (+114% en cinq ans), première origine des étudiants internationaux du pays. En cinq ans, le Royaume-Uni passe de la 5^e à la 6^e position dans la zone (+18 % d’étudiants accueillis). Près de 70% des étudiants d’ANMO qui y sont accueillis proviennent des États du Golfe²¹.