Une population étudiante croissante et mobile
Seuls quelque 8 millions de Subsahariens suivent des études supérieures, soit 9% de la classe d’âge, malgré une croissance de la population étudiante (+10% en cinq ans) légèrement plus rapide que la croissance de la population en âge d’étudier (+6%). Les prévisions démographiques estiment que l’ensemble de la population devrait doubler d’ici 205023 : les enjeux de formation prennent donc une ampleur majeure.
Cette forte croissance démographique du nombre d’étudiants, que les établissements des pays africains ne peuvent pas tous accueillir, explique une mobilité internationale élevée. En 2020, près de 430 000 étudiants subsahariens sont partis en mobilité diplômante à l’international, soit 21% de plus que cinq ans auparavant. Ils sont particulièrement mobiles : 4,8% des étudiants africains partent en mobilité internationale, contre 2,7% en moyenne dans le monde. Les étudiants subsahariens mobiles représentent près de 7% du total des étudiants en mobilité diplômante alors qu’ils ne constituent que 3,7% du nombre total des étudiants dans le monde.
Les étudiants du Nigeria forment le premier contingent d’étudiants d’Afrique subsaharienne en mobilité, avec 71 700 étudiants mobiles en 2020. Ce chiffre est cependant en baisse de 24% depuis 2015, tandis qu’il augmente dans la grande majorité des pays subsahariens. Cela s’explique notamment par la baisse des cours du pétrole, dont les bénéfices servent à financer des bourses d’études à l’étranger. Au total, les Nigérians représentent 17% des 430 000 étudiants subsahariens mobiles, ils ont donc un fort impact sur le classement des pays de destination, choisissant très majoritairement des pays anglophones (États-Unis, Royaume-Uni, Canada).
En deuxième et troisième positions, les étudiants mobiles provenant du Cameroun (27 000) et du Zimbabwe (19 100) représentent 6% et 4% du total des étudiants subsahariens. Les Camerounais se rendent majoritairement en Allemagne et en France, tandis que les Zimbabwéens partent largement vers l’Afrique du Sud.
Les principaux pays d’origine : le Nigeria en tête
Pays | Étudiants en mobilité en 2020 | Part | Évolution 2015-2020 |
---|---|---|---|
Nigéria | 71 753 | 17% | -24% |
Cameroun | 27 052 | 6% | +13% |
Zimbabwe | 19 124 | 4% | +13% |
Ghana | 18 214 | 4% | +62% |
Côte d'Ivoire | 17 292 | 4% | +87% |
Total général | 427 112 | 100% | +21% |
Source : ISU, 2023.
La mobilité intra-zone en Afrique subsaharienne est faible : seul un étudiant sur cinq en mobilité reste dans la zone Afrique subsaharienne (20%). Ils étaient 85 000 en 2020, un chiffre en augmentation de 10% par rapport à 2015, soit moins que la moyenne mondiale.
La première zone de destination est l’Union européenne24, avec 117 000 étudiants subsahariens en 2020, soit plus d’un quart du total (27%). Le nombre d’étudiants subsahariens accueillis dans l’UE a augmenté de 40% en cinq ans, soit deux fois plus que l’augmentation moyenne du nombre d’étudiants subsahariens en mobilité (+21%). Parmi eux, un étudiant sur deux est parti en France (51%) : c’est de loin le plus fort contingent de cette zone avec 59 000 étudiants subsahariens accueillis en 2020.
La France, première destination des étudiants subsahariens
La France est, de loin, la première destination des étudiants subsahariens. Ils étaient 59 000 en 202025, soit 14% du nombre total d’étudiants mobiles subsahariens, et leur nombre a progressé plus fortement que la moyenne sur cinq ans (+34% contre +21%).
Les États-Unis sont devenus leur deuxième destination de prédilection, dépassant l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni grâce à une progression de +20% en cinq ans. Avec 41 700 étudiants subsahariens, ils accueillent 10% du total des 430 000 étudiants mobiles.
L’Afrique du Sud et le Royaume-Uni, bien que 3e et 4e pays d’accueil avec respectivement 30 300 et 27 800 étudiants subsahariens, ont reçu moins d’étudiants qu’en 2015 : respectivement une baisse de 14% et 9%. Au Royaume-Uni, cela s’explique principalement par la baisse du nombre d’étudiants nigérians (-27%). En Afrique du Sud cela est dû à des arrivées moins nombreuses d’étudiants originaires du Botswana (-41%), d’Eswatini (-22%), de Namibie (-20%), du Kenya (-19%) et de Zambie (-17%).
22 Données de l’Institut statistique de l’Unesco (ISU).
23 https://www.un.org/fr/global-issues/population
24 La zone UE27 n’inclut pas le Royaume-Uni suite au Brexit voté le 23 juin 2016 par référendum.
25 Pour des données récentes sur l’accueil des Subsahariens en France.
Campus France — chiffres clés 2025